Note au lectorat


Je vous encourage à laisser vos impressions, réflexions et remarques en commentaire
.
Collecter et comparer les visions et les opinions est la meilleure méthode quant à l'émulation vers le progrès. N'hésitez pas, même si (surtout si) vos opinions divergent de l'esthétique ou du discours que je présente. Je ne publie pas pour recevoir des éloges (pas uniquement) mais plutôt pour progresser en confrontant mes écrits au jugement du lecteur.

vendredi 31 octobre 2014

L'Alphabet des sables (poésie)





   L'Alphabet des sables








Quand je marchais, petit, sur les dunes obliques
D'un rivage bombé aux courbes symétriques
Et que les remous blancs d'une marée femelle
Venaient parer ce bord de milliers de dentelles,
De grands oiseaux, parfois, en prenant leur envol
Jetaient dans le matin quelque absconse parole ;
Et je leur répondais dans mon langage informe
Mêlant ma frêle voix à ce fracas énorme.

On voyait se dresser tout le long de la plage
Des murailles au pied de châteaux forts sans âge,
Des cairns de galets, de tortueux tunnels
Qui courraient sous un flot de varech arc-en-ciel ;
Et perdu au milieu de ces contours dorés,
Je m'enivrais béat d'un courant d’air iodé.
Gris de contentement, les phonèmes épars
S'entrechoquaient, mêlés en un rythme barbare.

Aujourd'hui que, grandi, je foule de nouveau
Ce manchon jaunissant qui brille au bord de l'eau,
Ce ne sont plus les flots dont j'écarte les draps,
Et non plus les oiseaux dont j'écoute la voix.
Du creux des vallons blancs montent des cris d'amantes
Dont je parcours le corps de ma langue brûlante ;
Et leur souffle tombant d'une bouche enivrée
Épelle lentement les grains de l'alphabet.

samedi 11 octobre 2014

L'a Mer (poésie)

 
   







Dans mes litres de chair et de fluides pâteux
Je retiens une mer aux remous fabuleux ;
De formidables monts qui gonflent en tremblant,
Debout, les bras au ciel sur leur tête croupie ;
Et l'horrible fracas qu'ils font en retombant
Affole les pécheurs sur les bateaux de drague.
Ces titanesques flots, en contemplant leurs plis
On croirait voir la mer entière en une vague.

On ne peut y trouver de jetée, plage ou port
Ni d’îlot fabuleux aux criques nimbées d’or,
Et pourtant c'est sans fin que sur ce monde d'eau
De longs vents démentiels rugissent leur ivresse.
Le ciel sert de linceul, l'horizon, lui, est clôt ;
Je n'y ai jamais vu de rivage y germer.
Les navires perdus dans le soleil qui baisse
S'y cognent en paquets de gréements englués.

Je marche en clopinant ; le rythme de mes pas
Fait changer la marée du flot qui est en moi.
Cependant que je croise un ami au hasard
Et qu'il s'enquit, civil, de mes humeurs présentes,
Je songe à l'ouragan qui remue dans le noir.
Je songe à l'ouragan. Un ouragan, que dis-je ?
Au ballet prodigieux de tornades dansantes
Dont le roulis câlin me donne le vertige !



Voici le creuset où tournent d'hétéroclites écrits, allant de la nouvelle au pamphlet, en passant par toute une gamme de formes littéraires (poésies, saynètes, spicilèges, diatribes, réflexions plus ou moins profondes).


Mon appétit est ─pour le moment─ trop immense pour me restreindre sur la question des genres.